
L’image des talibés sillonnant les rues, en haillons et pot à la main, reste insoutenable. Malgré les investissements des autorités et des partenaires au développement, le Sénégal n’a pas réussi à éradiquer ce phénomène.
La vie de certains talibés est d’une tristesse incroyable. Dans le but d’améliorer les conditions de vie des enfants au sein des daraas, de lutter contre la mendicité en favorisant leur autonomisation afin de leur assurer une éducation coranique de qualité, la Jeune chambre internationale a lancé à Saint-Louis, la troisième édition de son projet «Talibé care». Pourquoi un tel projet ? «Le Programme de gouvernance des droits de l’enfant au Sénégal se concentre sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant (Cde), la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (Cadre) et d’autres instruments régionaux et internationaux des droits humains», explique le président de la Jeune chambre internationale de Saint-Louis. Il ajoute : «Le gouvernement s’est formellement engagé à augmenter les ressources pour une éducation de qualité et équitable à travers sa nouvelle politique en matière d’éducation et le Programme d’amélioration de la qualité de l’équité et de la transparence (Paquet) et aussi afin de prévenir la mendicité des enfants à travers son ambitieux programme de modernisation des daraas.»
Ces efforts de l’Etat et des Ong et d’autres partenaires au développement n’ont pas permis de mettre fin au spectacle désolant de voir des enfants déguenillés traîner dans la rue pour mendier. «Malgré tous les efforts consentis par l’Etat, les Ong, la Société civile, entre autres défenseurs de droits des enfants, ces derniers seraient toujours au moins 44 000 dans les seules villes de Dakar et de Saint-Louis mais également dans tous les centres urbains de notre pays. C’est ce phénomène qui est devenu presque normal au regard de la société sénégalaise, que le projet Talibé care veut combattre par le biais d’une campagne visant à sensibiliser davantage sur l’ampleur du phénomène, des conséquences néfastes que cela peut engendrer sur le développement de ces enfants qui doivent comme leurs autres camarades jouir de leurs droits», enchaîne le patron de la Jci, Assane Koffi.
Talibé Care, qui est un projet visant à accompagner les daaras, vise l’amélioration de la condition sociale des enfants «talibés» mais aussi sensibiliser la population sur leurs conditions de vie afin de promouvoir leur bien-être dans la région de Saint-Louis. «On va leur offrir un espoir d’un avenir meilleur. Le projet est ainsi inscrit en phase avec les Odd dans ses objectifs 2, c’est-à-dire «Lutter contre la faim» et 4, à savoir «Accès à une éducation de qualité». Une innovation sera cependant introduite cette année avec la mise en place d’une ferme avicole (poulailler) au sein du daara-cible afin de lui permettre de s’autonomiser et ainsi éviter aux apprenants de s’adonner à la mendicité», poursuit Assane Koffi.
La Jeune chambre internationale est une organisation de jeunes leaders et entrepreneurs fondée en 1944 et dont le siège mondial se trouve à Saint-Louis du Missouri aux Etats-Unis. Elle est apolitique et regroupe des jeunes de 18 à 40 ans sans distinction de race, de sexe ou de religion. Elle est présente dans plus de 100 pays, plus de 6000 villes et compte environ 200 mille membres actifs et plus d’un million d’anciens, qui sont à la retraite après occupé de hautes fonctions à travers le monde.
via LeQuotidien