Avec Mario Draghi comme chef du gouvernement, l’Italie entre attentes et espoirs

Mario Draghi, au Parlement italien, à Rome, le 18 février 2021.

« Comme italien, Mario Draghi a sauvé l’euro. Comme européen, il sauvera l’Italie. » Le pronostic a été formulé en ces termes par Matteo Renzi, dans l’entretien qu’il a accordé au Monde le 4 février, mais l’ancien président du conseil (2014-2016) est loin d’avoir été le seul, en Italie, à formuler cette idée après la désignation de l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) à la tête du gouvernement. Tous les zélateurs de Mario Draghi, qu’ils le soient de longue date ou bien qu’ils aient été récemment convertis, ont à un moment dressé ce parallèle optimiste entre le sauvetage de l’euro, à partir de 2012, et celui de l’Italie, particulièrement touchée par la pandémie de Covid-19. Au fond, le seul clivage entre eux serait sur la question de savoir laquelle de ces deux entreprises titanesques est la plus difficile.

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Les attentes entourant l’action à venir du nouveau président du conseil sont immenses. Pourtant, le temps lui est compté : l’actuelle législature connaîtra son terme naturel début 2023, et peu d’observateurs voient le gouvernement Draghi durer plus d’un an – ne serait-ce que parce que, en cas de succès, l’ancien banquier central deviendrait un candidat tout trouvé pour le poste de président de la République, à pourvoir début 2022. Autant dire qu’il s’agit de faire au plus vite pour, au mieux, mettre les réformes sur les rails. En espérant que ses successeurs les approfondissent.

Devant le Sénat, le 17 février, pour son premier discours en tant que président du conseil, Mario Draghi s’est engagé à restructurer en profondeur l’économie italienne. Pour cela, il a dans les mains un atout dont ne disposait aucun de ses prédécesseurs : les 209 milliards d’euros du plan de relance européen, qu’il s’agira d’investir avec le plus de discernement possible, après un quart de siècle de choix budgétaires dictés par le poids de l’endettement italien, les demandes de Bruxelles et la défiance des marchés.

Un programme courant jusqu’en 2026

Ses priorités sont proches de celles esquissées par son prédécesseur, Giuseppe Conte – numérique, transition écologique, formation, égalité femmes-hommes. Mais il compte les assortir d’une stratégie et d’une gouvernance plus solides, car la capacité à dépenser de telles sommes, point faible du pays, sera scrutée de près par Bruxelles. Rome n’est parvenu à utiliser que 43 % des fonds structurels européens du budget 2014-2020, contre 60 % en France et en Allemagne, et plus de 80 % en Finlande.

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via LeMonde

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