Dans la Silicon Valley, les capitalisations boursières s’envolent, mais les inégalités sont toujours plus criantes

A San Francisco, le 21 février 2021.

Encore plus qu’ailleurs, la crise sanitaire a aggravé les inégalités à San Francisco, la capitale de la tech. « Nous avions l’habitude de nous désoler que les riches s’enrichissaient, alors que les pauvres s’appauvrissaient. Cette année, il faut regarder les choses en face : la pandémie a enrichi les riches, alors que les pauvres se meurent », a constaté Russell Hancock, le directeur du centre d’études Joint Venture Silicon Valley, en ouvrant la conférence annuelle de l’organisation, mardi 23 février.

Selon le rapport annuel de cette association, qui regroupe les différents acteurs de la région – patrons, syndicats, universitaires –, la Silicon Valley (3,1 millions d’habitants) compte 148 000 individus qui possèdent plus de 1 million de dollars (822 000 euros) d’actifs (hors valeur de leur maison) et 7 200 qui « pèsent » plus de 10 millions.

A l’autre extrémité, 18 % des résidents n’ont pas d’épargne ou sont endettés. En dix ans, les inégalités de revenus ont progressé deux fois plus vite que dans le reste du pays.

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En 2020, le chômage a dépassé 30 % dans le secteur des services, alors que l’économie du travail à domicile a maintenu le plein-emploi. Les principales compagnies se sont encore enrichies grâce à des performances « prodigieuses » à Wall Street, décrit le rapport. La capitalisation boursière de la région a crû de 37 % (à 10,5 trillions de dollars). Apple (2,3 trillions) a vu sa valorisation augmenter de 77 % ; Google (1,2 trillion), de 28 % ; Facebook (779 milliards), de 30 % ; Tesla (658 milliards), de 712 %.

Départ de plusieurs milliardaires

La vallée a connu les trois principales introductions en Bourse du pays, celles de Snowflake, DoorDash et Airbnb. Elle compte huit « décacornes » (entreprises privées valorisées au moins 10 milliards de dollars). L’investissement en capital-risque a approché les records historiques : 46 milliards (en hausse de 8 %), sur un total de 123,6 milliards pour l’ensemble des Etats-Unis.

Le rapport relativise l’idée d’exode. Certes, il note le départ de plusieurs milliardaires, comme celui du patron de Tesla, Elon Musk, à titre personnel, ou celui d’entreprises emblématiques (Hewlett-Packard, Oracle), pour des raisons liées à la fiscalité et aux réglementations californiennes. Mais il souligne que la population de la vallée est restée stable, grâce à l’immigration étrangère (+ 16 350 personnes).

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via LeMonde

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