Un retour à la normale. La tradition veut que le premier voyage officiel d’un président américain nouvellement installé à la Maison Blanche soit réservé à son allié historique et voisin immédiat, le Canada. Donald Trump avait fait exception à la règle : Justin Trudeau avait dû faire le déplacement à Washington en février 2017 pour pouvoir le rencontrer. Une défection qui avait permis d’augurer quatre années de relations tumultueuses vécues par la suite par les deux hommes.
Mardi 23 février, Covid-19 oblige, c’est virtuellement que le président démocrate Joe Biden a accueilli le premier ministre canadien pour son premier sommet officiel tenu avec un dirigeant étranger. Entourés respectivement de leur équipe rapprochée – et masquée –, notamment la vice-présidente Kamala Harris et l’envoyé spécial pour le climat du président, John Kerry, côté américain, et la vice-première ministre Chrystia Freeland côté canadien, les deux dirigeants ont affiché leur volonté commune de revigorer la relation américano-canadienne.
Travail de concert
Dès les premières minutes de cette rencontre en visioconférence, le changement de ton était patent entre les deux partenaires, comparé à celui qui a prévalu sous le mandat de Donald Trump. « Les Etats-Unis n’ont pas d’ami plus proche que le Canada », a tenu à affirmer en introduction Joe Biden. « Merci encore d’avoir intensifié vos efforts pour lutter contre les changements climatiques, le leadership américain nous avait vraiment manqué depuis quelques années », a immédiatement répondu Justin Trudeau.
Kamala Harris a même échangé quelques mots en français pour vanter les « très belles années passées à Montréal pendant [son] adolescence », quand la vice-première ministre canadienne lui assurait que son élection était, pour les femmes, « et notamment les femmes afro-canadiennes, une source d’inspiration ».
Cette première rencontre de travail a surtout permis aux dirigeants des deux pays de réaffirmer qu’ils étaient prêts à travailler de concert, autour de valeurs communes – le multilatéralisme en fait partie, et les deux hommes ont exprimé leur soutien à l’Organisation mondiale de la santé – et de priorités partagées. Comme celle de travailler en étroite collaboration pour soutenir, après la pandémie, une reprise économique « des deux côtés de la frontière », qui profitera à tous, et non « aux seuls plus riches », ont-ils dit à tour de rôle.
Convergence sur le climat
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via LeMonde