HuffPost Canada et HuffPost Québec cessent leurs activités

Caputure d’écran du site Huffingtonpost.ca mardi 9 mars.

Depuis le début de l’après-midi du mardi 9 mars, c’est une page blanche assortie d’un message laconique qui accueille tout nouveau visiteur sur les sites canadiens du HuffPost : « A compter du 9 mars, HuffPost [Canada et Québec] ne publiera plus de contenu ».

Les 23 journalistes canadiens ont été prévenus par email le matin même d’une visioconférence organisée dans la foulée par le nouveau propriétaire américain du HuffPost, le PDG de BuzzFeed Jonah Peretti. Mot de passe pour y participer « spring is here » (« le printemps arrive »). Quelques heures plus tard, au vu des annonces faites, les organisateurs de la réunion s’excuseront de leur indélicatesse.

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Suppression de 47 postes aux Etats-Unis

Car à midi précisément (18 heures à Paris), ils apprenaient tous, managers compris, que leurs postes étaient supprimés. Le PDG de Buzfeed, qui a également annoncé la suppression de 47 postes aux Etats-Unis et expliqué que les rédactions australienne et britannique n’étaient pas à l’abri de prochaines réductions de postes, a justifié la fin des activités canadiennes par le déficit de 20 millions de dollars (16,8 millions d’euros) enregistré par l’entreprise HuffPost l’an dernier. « Bien que BuzzFeed reste une société rentable, nous n’avons pas les moyens de supporter deux années supplémentaires de pertes », a-t-il expliqué aux salariés.

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L’acquisition par le site d’information en ligne BuzzFeed de son principal concurrent, le HuffPost, racheté officiellement au groupe de télécommunications américain Verizon il y a tout juste trois semaines, avait été présentée comme une nouvelle étape de la « consolidation du secteur de l’information gratuite en ligne ». Mais depuis l’annonce de ce rachat en novembre 2020, les rédactions canadiennes s’inquiétaient des restructurations à venir. Plusieurs contrats de travail de journalistes n’avaient d’ailleurs pas été renouvelés en début d’année.

« Cette nouvelle constitue un choc, personne n’imaginait une coupure aussi brutale », témoignait une heure après avoir été informé de son licenciement, l’un des cinq journalistes du bureau de Québec, qui a requis l’anonymat. « Malgré nos près de 2 millions de visiteurs par mois pour la seule version francophone, BuzzFeed a dû estimer que le marché québécois n’était pas suffisamment large pour justifier des investissements supplémentaires », regrettait-il.

L’un des premiers pure players de l’information

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via LeMonde

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