Israël aurait financé la livraison de vaccins Spoutnik V pour Damas

Un flacon de vaccin Spoutnik V contre le Covid-19 à Moscou, le 18 janvier 2021.

Israël aurait financé la livraison de doses de vaccin russe Spoutnik V au régime syrien, en échange de la libération d’une citoyenne détenue par Damas. Cet arrangement embarrassant était demeuré frappé du sceau du secret par le bureau de la censure militaire israélien depuis la semaine dernière. Samedi 20 février, le premier ministre Benyamin Nétanyahou y a fait allusion, insistant sur le fait que le pays n’avait pas puisé dans ses propres stocks de vaccins pour rapatrier la jeune femme : « Pas une seule dose de vaccin israélien n’a été utilisée pour cela. Nous avons ramené la jeune femme, je suis reconnaissant au président [russe Vladimir] Poutine. Je ne dirai rien de plus à ce sujet à la demande de la Russie. »

Les estimations de la presse israélienne variaient, lundi, sur le montant payé – d’un à plusieurs millions d’euros, l’équivalent de plus de 100 000 doses selon les tarifs avancés par Moscou en novembre 2020. Pour l’analyste israélienne Elizabeth Tsurkov, il s’agissait de savoir si ces doses mettraient à l’abri le cœur alaouite du pouvoir, ou si elles pourraient être distribuées plus largement à la population. En dernière place dans la course à la vaccination au Proche-Orient, la Syrie espère recevoir en avril des vaccins du programme Covax de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans les zones gouvernementales. Par ailleurs, si la Chine a promis quelque 150 000 doses, l’allié russe ne s’était jusqu’ici engagé à rien, suscitant une forte rancœur dans les milieux pro-Assad.

Lire aussi : Spoutnik V, le vaccin qui fait la fierté des Russes et dont l’Europe se méfie

Le geste d’Israël surprend d’autant plus que le leader mondial de la vaccination n’a transféré que quelques milliers de doses à l’Autorité palestinienne, quand bien même les deux territoires sont trop intimement mêlés pour que l’épidémie ne circule entre eux. Vendredi, l’Autorité palestinienne a affirmé que le ministère de la santé israélien avait donné son accord pour vacciner quelque 100 000 Palestiniens de Cisjordanie qui sont employés en Israël.

Jeune femme instable

La jeune femme au cœur de l’échange, rapatriée tôt vendredi, était entrée en Syrie le 2 février, dans une région accidentée, non-grillagée et dépourvue de caméras, proche du mont Hermon. Du village de Majdal Shams, elle avait gagné la localité syrienne de Hader, près de Kuneitra, où elle avait été rapidement dénoncée. Passée par Moscou, elle a atterri à l’aéroport Ben-Gourion dans un jet privé, escortée par le coordinateur israélien pour les prisonniers et le directeur de cabinet de M. Nétanyahou.

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via LeMonde

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